Où diantre est donc passée ma Francophonie ?
Me voici enfin au village de la Francophonie, où je m’en vais gaiement explorer ses allées, à la découverte, justement, de ce qu’est la francophonie.
Et je dois t’avouer un truc, moi, je suis sur le cul.
Il faut dire que je m’attendais à voir se bousculer les maisons d’éditions, à assister à des ateliers de lecture, d’écriture, de musique… enfin tout ce qui fait que près de 80 pays sont liés par des valeurs, des principes et des pratiques qui les rassemblent autour de l’idée même de la Francophonie…
Et au lieu de ça, qu’est-ce que je vois? ici, une banque, en face, une banque concurrente ; là, une société de télécom, là-bas, une société de télécom concurrente ; plus loin, un stand pour s’inscrire dans une université, un autre pour de la formation professionnelle ; puis des stands de ministères, des stand pour vendre des pierres précieuses, des sacs en toile, des babouches, des bijoux ou des savons à la vanille…
Tiens, tiens. À croire que chaque pays vient en représentation pour promouvoir son image son folkore ou ses entreprises. Pourquoi pas, car après tout, la Francophonie, c’est aussi un espace économique… aussi, mais pas seulement. N’est-ce pas ? N’est-ce pas ?
Mais diantre, où donc est passée ma francophonie ?…
Sur la dizaine de pavillons, sur la multitude de stands, seuls deux mettent en avant la Francophonie : celui de la Côte d’Ivoire… et celui de l’OIF, l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Alors que peuvent découvrir les visiteurs du village de la Francophonie?
Peut-être vont-ils bénéficier d’une promotion pour un abonnement téléphonique, signer un contrat avec une société de transport, acheter des babouches ou des breloques, ou encore bénéficier d’un taux avantageux pour un crédit…
Les éléments pour faire la promotion de la culture, de la langue, pour susciter la curiosité, donner envie aux visiteurs d’en savoir plus et d’incarner les valeurs de la francophonie manquent cruellement.
Voilà pourquoi je suis sur le cul. Parce j’ai le sentiment de me balader dans une foire pour la promotion des pays, de leurs entreprises et leurs produits locaux, plutôt que dans un village incarnant la Francophonie et des valeurs communes.
Et si, pour le prochain sommet, on s’attelait à valoriser ce qui nous rassemble, à promouvoir les initiatives locales qui portent la Francophonie ?
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