Fotso Fonkam

Trois astuces pour filmer ou enregistrer les discours des chefs d’états sans être dans la salle de conférence

Quand on est un journaliste qui doit couvrir une conférence comme la conférence des chefs d’état des pays membres de la Francophonie, ce n’est pas toujours aisé d’accéder à la salle de conférence.

Parfois, on ne peut pas aller plus loin que la salle de presse, et dans ce cas, c’est sur des écrans disposés un peu partout dans la salle qu’on suit la conférence. Autant dire que ce n’est pas facile de tout gérer, parce qu’il faut à la fois prendre l’image et le son, et parfois interagir sur les réseaux sociaux.

J’ai observé les journalistes faire et je vous livre ici quelques unes de leurs astuces pour avoir l’image et/ou le son comme s’ils étaient dans la salle avec les présidents.

Aller sur internet

Quelques sites internet diffusaient la conférence en temps réel sur le net. Certains journalistes en ont donc profité pour poser leurs dictaphones près de leurs ordinateurs pour enregistrer les nombreux discours prononcés par les chefs d’état et autres intervenants.

Capture d'écran du discours du président malgache
Capture d’écran du discours du président malgache

Il était par exemple possible de suivre la conférence en direct sur le site de dédié à l’événement.

Se rapprocher des écrans

Internet n’étant pas très stable dans la salle de presse, certains journalistes ont préféré se rapprocher des différents écrans, munis de leurs dictaphones. Au moins comme ça, ils ont l’assurance qu’ils ne perdront pas une seule miette des discours.

Se rapprocher des écrans avec son dictaphone pour pouvoir capter du son - Photo: Fotso Fonkam
Se rapprocher des écrans avec son dictaphone pour pouvoir capter du son – Photo: Fotso Fonkam

C’est ce qui expliquait l’affluence autour de ces écrans pendant certains discours, notamment celui du président français.

Attacher son micro à la l’écran

Je dois avouer que se rapprocher de l’écran avec son dictaphone est une position pour le moins inconfortable, parce que dans ce cas il faut obligatoirement rester débout. C’est pour cela que j’aime particulièrement cette dernière astuce qui consiste à attacher son micro sur les supports des écrans (à l’aide de bande adhésive par exemple).

Attacher son micro au support de l'écran pour avoir les mains libres - Photo: Fotso Fonkam
Attacher son micro au support de l’écran pour avoir les mains libres – Photo: Fotso Fonkam

Ce qui est encore plus intéressant avec cette technique ingénieuse, c’est que le journaliste a la possibilité d’installer sa camera à quelques mètres de l’écran pour recueillir l’image en même temps que le son. Mieux encore, il a les mains libres pour interagir sur les réseaux sociaux. La totale, quoi…

Voilà donc quelques trucs et astuces qui pourraient vous servir en cas d’invitation.


#SommetMada16: les Malgaches réclament la liberté d’expression

Le XVIe sommet de la Francophonie qui se tient à Madagascar du 22 au 27 novembre est un événement qui a permis au pays hôte de bénéficier d’une certaine visibilité sur le plan international du fait de la forte présence des visiteurs et des délégations des pays membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cependant, certains Malgaches ont profité de cette occasion pour réclamer le droit de s’exprimer librement.

Article 20

Adoptée en mai 2014, la loi sur la cybercriminalité a suscité beaucoup de protestations et de mécontentements parmi les internautes et au sein de la société civile malgache, notamment à cause de son article 20. En résumé, cet article prévoit un emprisonnement de deux ans à cinq ans et/ou d’une amende de 2 millions à 100 millions d’ariary pour toute injure ou diffamation commise envers les institutions ou leurs représentants, quelque soit le support utilisé.

Malgré les protestations des internautes et les inquiétudes exprimées par des membres de la société civile malgache et certaines organisations internationales telles que Reporters Sans Frontières (RSF), la loi a été maintenue par les autorités. Un Code de la communication, très médiatisé et non moins controversé, a même été adopté.

Revendications

C’est dans ce contexte que certains journalistes et membres d’organisations de la société civile ont profité de la tenue de ce sommet à Madagascar pour attirer l’attention sur leurs revendications. Sur le chemin qui mène à la Chambre de Commerce et de l’Industrie qui accueille le sommet des chefs de l’Etat, on a pu observer ce matin des Malgaches alignés au bord de la route avec pancartes, banderoles et autres formats, sur lesquelles on pouvait lire, entre autres :

  • « Nous voulons la liberté d’expression »,

  • « Code liberticide NON »,

  • « Pour une presse libre et indépendante », etc.

Photo: Guillaume Djondo
Manifestation contre la loi sur la cybercriminalité – Photo: Guillaume Djondo

Ces revendications auront-elles plus d’écho cette fois-ci ? Difficile de répondre à cette question.

Quoi qu’il en soit, les citoyens qui estiment que leur droit à la liberté d’expression est bafoué espèrent qu’avec l’appui de l’OIF, le fameux article 20 de la loi sur la cybercriminalité soit révisé.